Category Archives: Other project(s)

First Album of SECTE

The first album of SECTE was released the 14th of Marsh. The album is a mix of ethical folk plays by lost noisy musician in the capital of Europe.

It was co-produced by : La Face Cachée, Araki, Do It Youssef, Les Clampins d’abord, Whosbrain Records, Attila Tralala, Cheap Satanism Records and Distro M4.

More info, more to listen, possibility to order a copy on BANDCAMP.

New releases: Martiens Go Homes

Since end of 2019, I play with the Martiens Go Home (sound collective on radio campus 92.1 FM Brussels). The album ‘La rencontre’ are tracks from the first sessions together.

The second album was made during the first lockdown 2020 when all of us were obliged to work from home. A different practice for the Martiens Go Home.

More releases are available on bandcamp

Three albums have been uploaded on Bandcamp and all are free downloadable.

First, it is a personal album made in 2010. Mostly with drum machine and noise ideas.

Second, we have the Y.E.R.M.O. album.  The most radical/dark album made by this duo/trio.

Finally, the release made by the American band Arklight. The album sounds like if Sonic Youth where giving a concert in a small private flat in NY.

New release – Derrick Baleze – Prairie, Maison, Campagne

After some years of silence, FF HHH is back with an old/new release of Derrick Baleze.

The album ‘Praire, Maison, Campagne’ was recorded in 2009. Some parts in Brussels in a park, some during some holidays in France and finally some at home. It is mostly voice/classical guitar but also voice/el. guitar/drum machine and some mics in the wind.

It is available on bandcamp and it is free or more.

The link: https://ffhhh.bandcamp.com/album/praire-maison-campagne

Review – Grégory Duby– I died in 1984 – EtherReal

EtherReal – Fabrice Allard – 24/05/2011 – link

C’est la première fois que nous parlons de Grégory Duby en tant que tel, mais nous avons déjà abordé le travail du boss du label belge FF HHH alors qu’il composait sous le pseudo Demetan Meslier. Il nous revient donc sous son propre nom avec ce mini album composé de trois longs morceaux, croisant vraisemblablement guitare et machines.

Passé l’étonnement provoqué par l’originalité de la pochette, ce sont les trois titres qui retiennent notre attention, tant par leur forme avec ces juxtapositions de mots que par leur teneur, trahissant un certain malaise : Tremblement et Respiration, Tristesse et Peur, Apocalypse et Renoncement.
Une fois le disque sur la platine, on est en terrain un peu plus connu, même si l’on est en présence d’une production très expérimentale et que le ton se fait globalement plus dur, plus bruitiste que sur Propriétaire, le seul album que l’on connaissait de Demetan Meslier. Le disque s’ouvre sur un sifflement électronique pur et strident qui heureusement se voit rapidement trituré, rendu granuleux par des machines. C’est ensuite au tour de textures hachées et grondements électroniques, ronronnement d’amplis et résonances de guitare électrique de prendre le relai jusqu’à ce que de grosses déflagrations bruitistes créent une cassure. Les 4-5 dernières minutes de Tremblement et Respiration se révèlent être un peu différentes, plus homogènes, proches d’une texture répétitive, mécanique.

On sera d’ailleurs surpris de la tonalité industrielle de certains passages, où tout simplement par Apocalypse et renoncement, extrêmement électronique, marqué par ses martèlements électroniques technoïdes, ses froissements métalliques et textures grésillantes et rugueuses.
Entre les deux, Tristesse et Peur est peut-être notre morceau préféré. Plus riche, il passe de martèlements électroniques saturés à un simili apaisement en intégrant des éléments acoustiques, de réguliers tintements de bouteilles en verre. Petit à petit les éléments se mettent en place, une rythmique posée, un tempo lourd, et comme souvent sur ce disque, des effets et traitements qui viennent salir, détériorer la matière sonore.

I Died in 1984 est un disque difficile, très expérimental, aride. Il s’agit du genre de musique que l’on préfèrerait très certainement voir en live et que l’on conseillera avant tout aux amateurs d’abstractions bruitistes.

Review – K-branding – Alliance – Indierockmag

Indierockmag – Leoluce – 01/04/2011 – link

Succédant au masque africain de Facial, la forêt sombre d’Alliance cache une musique en perpétuelle évolution : toujours tribale et instinctive, certes mais cette fois-ci K-Branding explore de nouvelles pistes, expérimente de nouvelles ambiances et ajoute une corde supplémentaire à son arc fondamentalement impétueux, celle de la retenue.

En 2009, K-Branding extrait de sa formation chiche constituée simplement d’une guitare mordante, d’une batterie carrée et d’un saxophone furibard un premier long format « officiel » (après une tripotée de CD-R au nombre de copies limité) sobrement intitulé Facial. Un disque dont le masque africain qui orne la pochette me dévisage encore de ses yeux noirs et vides, trônant en bonne place dans la pile d’albums qui ne s’éloignent jamais trop loin de la platine. En 2011, le voici rejoint par la forêt grise, bleue et noire d’Alliance. Et là aussi, il y a fort à parier que ce second opus du trio bruxellois n’aille jamais rejoindre les étagères du haut, celles dont les disques finissent inexorablement par prendre la poussière. D’abord parce qu’Alliance retrouve les fulgurances industrielles et noise de Facial mais aussi parce que le trio y adjoint des accents inédits, bien plus contemplatifs, presque ambient à certains moments, à l’image de la longue introduction inquiète du premier morceau.

Autre changement, la voix qui faisait parfois de timides apparitions de-ci de-là dans le cyclone furieux et majoritairement instrumental de Facial est ici certes mixée en arrière mais bien plus présente. Déclamatoire, criée et pour tout dire séant parfaitement à cette musique azimutée qui aime lorgner du côté du free jazz. Bref, Alliance montre que l’inaugural Facial, loin de n’être qu’un coup d’épée dans l’eau, constituait bien l’acte fondateur d’un groupe dont on aimera désormais suivre les explorations cosmico-industrielles. Et encore, c’est pour faire vite car à mélanger d’une telle manière free jazz et noise rock, dub mortifère et électronique larvée, musique industrielle aux fulgurances punk et no wave aux scories minimalistes, la musique de K-Branding s’avère bien difficile à étiqueter. Une belle personnalité donc. Toujours tribale, toujours viscérale bien sûr, mais cette fois-ci, le cortex aussi s’invite à la fête, non pas qu’il était complètement absent de Facial, loin de là, mais il semble avoir joué des coudes pour revenir à la surface et apparaître sur le photographie finale et le résultat n’en est que plus saisissant.

Le premier morceau d’ Alliance suffit à poser l’ambiance que cache cette sombre forêt rocheuse : au milieu d’un entrelacs déformé, altéré d’effets électroniques, de percussions sourdes et de larsens stridents, un saxophone rêveur déambule sans trop savoir où il va, rebondit d’un côté, puis de l’autre, les clés dans les poches, tranquille, indifférent aux bruits inquiets qui l’entourent puis subitement, tout se met en place et le paysage épars et nuageux du morceau se fait alors complètement industriel : batterie, cuivre et guitare suivent enfin la même direction dans une dynamique conjointe. Aux errances de l’entame se substitue une répétition cinglante, massive et incisive d’où la guitare, un temps, tente de s’échapper. Un morceau Janus aux deux visages, l’un songeur et absorbé, l’autre pragmatique et véloce. Et il en va ainsi du reste du disque, parfois dispersé, parfois regroupé, un temps méditatif, un temps démonstratif, totalement instrumental mais sachant également faire entendre sa voix, un disque qui aime associer dans le même morceau tout et son contraire.

Quoi qu’il en soit, l’aspect monolithique de Facial explose ici en milliers de débris qui, tous, montrent une facette – qu’elle soit déjà connue ou complètement nouvelle – d’une formation mue par la volonté de ne jamais se répéter. Ainsi Empirism montre dans un premier temps des accents cold wave et déclamatoires puis décide de prendre son élan pour finir par rejoindre les limbes industrielles ; rêverie majoritairement électronique, Gefhar est toutefois parcourue de sombres lignes de saxophone et d’une guitare post-punk et répétitive, pas vraiment agressive mais franchement inquiétante de par son côté monomaniaque. Et que dire de l’épisode Astral Feelings, complètement expérimental ? Une électronique crépitante rehaussée de quelques notes de guitare tranchantes, d’une voix atone et de percussions patraques aux chœurs déformés en contrepoint du refrain chanté. Un morceau-Alzheimer et tremblé, singulier. Parcouru de réminiscences du passé et du présent – les ambiances de Throbbing Gristle et d’Einstürzende Neubauten, une guitare qui convoque parfois les ombres de Siouxsie and the Banshees, un saxophone qui rappelle de loin les fulgurances de Mats Gustafsson ou d’un Zu épuré et moins massif – K-Branding continue à n’être finalement que lui-même.

Alliance fait ainsi preuve d’une diversité salutaire qui voit le groupe – la guitare cisaillée de Grégory Duby, la batterie fine de Sébastien Schmit qui fait aussi entendre sa voix au côté de celle de Vincent Stefanutti qui officie également à l’électronique mais dont entend surtout le saxophone acharné – explorer de multiples chemins entre les morceaux et le plus souvent dans les morceaux où les séquences coulent les unes dans les autres, se succédant sans que l’on s’en rende bien compte et on a parfois l’impression de changer de pistes alors qu’il ne s’agit que d’un nouveau mouvement, un autre visage du morceau que l’on est en train d’écouter (à ce titre, les sept minutes saisissantes de Shields qui viennent clore le disque sont très représentatives). Facial était un rouleau compresseur qui ne s’arrêtait jamais et Alliance sait l’être également mais n’hésite pas non plus à ménager des pauses, des passages plus introspectifs au calme apparent car on sent bien que l’eau gronde sous ses plages éthérées, comme le traduit parfaitement cette pochette à la végétation luxuriante mais qui pousse probablement sur un caillou pelé, des arbres aux troncs majoritairement droits mais aussi en biais et puis surtout que gagnent la nuit ou un ciel orageux, précipitant leur cime vers les étoiles. En apparence tranquille mais qui tire quand même vers l’inquiétant.

Une musique désossée, sèche et froide. Triangulaire, le groupe joue serré, près de l’os et montre une belle cohésion exempte de fioritures tout en charriant des arrangements joliment travaillés. L’architecture est paradoxalement finement ciselée et réfléchie alors qu’on a de prime abord l’impression que le trio se disperse et part dans tous les sens à vouloir explorer trop de pistes. C’est que l’improvisation ne peut naître que de l’organisation. Le cortex encore. Avec cet opus, K-Branding ajoute une pièce de taille à son puzzle furieux et l’on sait qu’on les suivra dorénavant les yeux fermés, fût-ce dans une sombre forêt, pour finir par deviner peut-être ce que le dessin final de leur passionnant casse-tête pourrait bien représenter.

Dans sa façon de rebondir en permanence entre fureur et retenue, Alliance est tout simplement et avant tout un disque brillant.

Review – K-branding – Live at Nova (Bruxelles – dec 2010)

Next Clues – Totenfest – 18/12/2010 – Link

Auteurs d’un redoutable et excellent Facial, véritable charge noise-indus hypnotique et sans concessions sortie l’an dernier sur le label bruxellois Humpty Dumpty Records, K-Branding revient enfin au Nova avec un double set comprenant un ciné-concert puis un live classique.

Invités par le Cinéma Nova à travailler sur des films courts et expérimentaux, le groupe en aura finalement choisi trois, d’époque et de notoriété diverses.
Outer Space de Peter Tscherkassky, visible ici en piètre qualité, d’ores et déjà un classique du film expérimental, primé à juste titre un peu partout, propose la relecture radicale d’une scène tirée de Entity de Sydney J. Furie. Montage hallucinant et travail au stylo lumineux permettent à Tscherkassky de recréer une nouvelle pellicule où le film devient finalement l’unique menace réelle, l’agresseur invisible prêt à s’immoler pour tuer. Film sur la peur, sur la schizophrénie, mais aussi réflexion sur l’art du montage et les possibilités du cinéma, Outer Space met d’entrée de jeu la barre très haut, d’autant plus que le son originel de l’œuvre, simple bruit de la pellicule en souffrance, est proche de la perfection.
Les K-Branding vont opter pour l’option la plus évidente : créer une musique angoissante et horrifique pour accompagner ce crescendo dans le chaos et l’oppression.
Pour aider les malheureux ignorants à se faire une idée, on peut dire que la musique du groupe bruxellois oscille entre différents pôles d’attraction, de Naked City à Sightings avec une bonne louche de Throbbing Gristle, le tout tendant vers la transe et l’hypnose.
Leur bande-son du film Outer Space va donc développer un univers sordide à base de sifflements et de grésillements qui vont aller dégénérant vers une transe bancale et malsaine.
Oui, ça fait beaucoup d’adjectifs évoquant la même chose : le Mal, Satan, la psychose, la boue, en tout cas pas la mélodie du bonheur. À ma décharge, force est de reconnaitre que la musique composée pour l’occasion manquait peut-être légèrement de subtilité et de contrastes, et qu’elle peinait quelque peu à rendre grâce à la complexité et à l’envoutement provoqués par le film.
Comme souvent, le concept prometteur du ciné-concert se heurte à la masse de travail nécessaire pour créer une bande-son réellement adaptée au film, et laisse au spectateur un goût d’inachèvement un peu désagréable.

Heureusement, le film suivant, Living, de Frans Zwartjes, va être l’occasion pour le groupe d’offrir un grand moment de transe industrielle.
Moins impressionnant dans sa forme que le très abouti Outer Space, Living montre les déambulations dans une maison presque vide de Frans Zwartjes et de sa femme. Les mouvements improbables de caméra ne soulignent que leur quasi-immobilité, Frans suçote compulsivement son mouchoir et Trix finit par montrer ses seins. Résumé comme ça, ça semble ridicule, et sans doute c’en est vraiment pas loin, mais une étrangeté finit par opérer sur le long terme et au final, c’est assez troublant.
Sur ce canevas très vide, les K-Branding vont construire patiemment une cavalcade indus aux relents krautrock rythmée par les sons électroniques bien froids tirés des pads de la batterie. Faisant monter lentement la tension, le groupe va atteindre un rythme de croisière redoutable et créer un terrible moment d’hypnose et d’absence.
Gros plaisir général et réchauffement direct de la température dans la salle du Nova.

Le dernier film choisi par les musiciens date de 1925, il s’agit de Jeux Des Reflets Et De La Vitesse par Henry Chomette…
Une version infâme est disponible ici.
Un film simple mais nerveux (voire qui tend vers l’hystérie), sur lequel les K-Branding vont tout simplement asséner un gros free-noise bien agressif.
Pas l’option la plus originale encore une fois, mais qui a le mérite d’être efficace.

Pause de vingt minutes et dégustation de bières au bar pendant que le groupe se reconfigure pour un set live classique attendu avec une certaine impatience et curiosité par votre serviteur.
Car K-Branding, qui avait disparu des radars pendant quelques mois, revient enfin en 2011 avec de nouveaux morceaux et un nouvel album, qui serait d’ailleurs déjà enregistré et en cours de mixage.
Donc la question est : que cela va-t-il donner ?

Et pour y répondre, on remonte rapidement vers la salle du Nova (car à l’inverse de la plupart des lieux, le bar est ici dans la cave tandis que la salle est au rez-de-chaussée).
Le point un peu contrariant de faire un concert dans une salle de cinéma, c’est qu’on ne peut pas enlever les sièges. Il va donc falloir s’asseoir et contempler le groupe de loin, sans pouvoir suer un peu des oreilles à proximité des amplis.
C’est assez frustrant et rend l’ambiance générale un peu molle, mais passons.

Quels changements notables peut-on noter dans l’équipement du groupe qui puisse laisser présager de changements musicaux marquants?
Les pads électroniques de la batterie de Sébastien Schmit (amateurs d’ambiances maussades, voir aussi son projet Service Special) reliés à un contrôleur midi ont déjà prouvé leur efficacité durant le ciné-concert ; le guitariste Grégory Duby (dont vous pouvez aussi au passage consulter les projets Jesus is my Son et, euh, Grégory Duby, c’est très bon) joue sur un Twin Reverb à présent ; il y a peut-être plus de machines et de bazar analogique autour du saxophoniste Vincent Stefanutti qu’avant, mais à part ça, la configuration reste la même : un trio guitare-batterie + machines-saxo + machines-voix…
Et en effet, la musique du groupe n’a pas fondamentalement changé, on reste dans les mêmes atmosphères extrémistes et saturées, dans les rythmiques à la fois complexes et irrésistibles qui tendent toutes vers la folie.
Peut-être peut-on noter un desséchement des ambiances, avec une part plus grande laissée à la répétition, aux climats délétères, et moins de furie noise qu’avant (plus de Throbbing Gristle et moins de Sightings, pour situer) ?
Certaines structures de morceaux m’ont aussi paru plus simples qu’auparavant, voire laissées à l’abandon, en état larvaire. Dur de dire si c’est le signe d’un laisser-aller ou s’il s’agit d’un choix délibéré, car ce refus presque autiste de la structure sur un ou deux morceaux ne laisse pas non plus indifférent mais rend cette musique encore plus malade et nihiliste.
D’autres morceaux sont parfaitement hypnotiques et pourraient – plutôt devraient, d’ailleurs – vraiment durer bien plus longtemps, et ceci sans aucun changement (oui, j’aime les musiques répétitives).
Le rappel bat le retour des rythmiques guerrières de la jungle cold-wave héritées de Facial, et tout le monde est conquis.

Au final, dur de juger les nouveaux morceaux de K-Branding à l’aune d’un seul concert dans une salle de cinéma, mais tout cela m’a eu l’air tout à fait redoutable, parfaitement malade et toujours en quête de transe.

Verdict : vivement le disque.